Liam avait observé la scène, surpris. La première pensée à passer par la tête du jeune homme fut "Ouh une jolie fille en combinaison de cuir moulante...miam". Il déchanta vite en se retrouvant au dessus du lit, soulevé par la gorge. Après un court instant de suffocation il accrocha sur sa face un large sourire commercial et légèrement provocateur même si ce genre de conduite était, disons-le, suicidaire mais il ne pouvait pas s'empêcher d'afficher un air supérieur et amusé qui seyait parfaitement à son teint matte et a son sourire d'un blanc éclatant. C'était difficile à croire mais cet espèce de tas de merdasse était beau, diaboliquement beau. Il dit d'une voix calme, posée, séductrice bien qu'un peu étranglée.

- Je suis navré mademoiselle mais je ne vois absolument pas QUI vous êtes...Vu votre discourt je suppose que vous faites partie des professeurs de Joshua...Premièrement je vous conseillerais d'adopter un langage un peu plus châtié, cela ne vous va absolument pas et puis c'est mauvais pour le teint, de toutes façons ce n'est pas une manière de parler pour une personne responsable de l'éducation d'adolescent...

Il se dégagea et se remis calmement sur son lit avant de récupérer le livre qu'il était entrain de feuilleter avant l'arrivé fracassante d'Aedis, il mis calmement son marque page et posa le recueil sur sa table de chevet. Il se mit en position d'écoute comme un banquier qui recevait un client mécontent, il laissa la chevaleresse s'exprimer. Il étudia les expressions d'Aedis avant de continuer.

- Bien donc, miss Darreck. Sachez que j'ai un peu de mal avec les drogués qui tentent d'abuser de la naïveté et de la gentillesse de mon petit frère...Aussi si votre petit musée des horreurs était mieux tenu je n'aurais pas à y faire la police...Parce que avouez-le cet institut est un cirque... Vous montrez aux médias de petits singes savants et bien dressés...ils n'ont aucune individualité...vous dressez les jeunes mutants pour qu'ils deviennent de gentils petits toutous qui servent les humains.

Il affichait un petit sourire ironique et fixait Aedis droit dans les yeux. Pour une fois son regard était franc, il savait qu'il avait raison et que la jeune femme qui se trouvait en face de lui partageait plus que largement son avis. Il pris soudain un air plus que sérieux et serra les poings, son regard se durcit.

- Il est hors de question que mon petit frère soit l'esclave de qui que ce soit, il est hors de question qu'il ai à baisser la tête ou à s'effacer devant qui que ce soit. Je veux qu'il apprenne à se servir de son pouvoir pour se défendre et pas pour servir les humains * Il ne servira personne, il est à moi, rien qu'à moi et JE le servirais, je le soignerais, parce que je l'aime et il sera juste à moi*

Une lueur de folie passa dans ses yeux l'espace d'un instant, il se ressaisit et repris son air de petits publicitaire véreux sûr de lui et arrogant.

"Même si je ne cautionne pas, nous leur apprenons à s'intégrer à la société" Dès cette phrase Liam avait deviné qu'il venait de taper pile là où ça fait mal. Son sourire s'élargis douloureusement, notamment en raison du soufflet que lui avait ascèné la donzelle. Il la regardait pleurer avec étonnement. Il chantonnait interieurement.

* Skizophrènie mon amie...lalala*

Sa petite bluette interieur se transforma en "C'est une maison bleue..." avant d'aller vers " I-i love little girls" (pedobear song) , choix soit dit en passant relativement étrange, enfin bon de la part d'un gars qui veut coucher avec son gentil mignon petit frère ça reste dans la norme acceptable. Donc ce salopa...heu ce charment jeune homme ne savait plus vraiment où se mettre. Certes les larmes d'Aedis lui offrait un sentiment jouissif de victoire et la politesse voulait qu'il la réconforte, mais il risquait toujours de se prendre un coup d'épée dans la tronche (ce qui soit dit en passant n'est jamais très agréable). Il poussa un soupir et repris ce sourire à la fois si séducteur et agaçant. Il posa une main réconfortante sur l'épaule de la femme assise sur son lit.

- Je n'ai pas l'intention de vous apprendre quoi que ce soit...tout ce que je veux c'est sortir mon frère de ce trou à rat qu'est votre institut...Je suis loin d'être stupide, je sais que je ne l'aurais jamais...mais tant qu'à faire autant qu'il se retrouve dans la situation amoureuse disons la plus saine possible...c'est à dire loin de la drogue et de leurs usagers...vous savez il y a pas mal de monde qui tourne autour de Joshua et certains sont vraiment des gens biens...Quand à mutant ou pas je m'en...excusez-moi l'expression...mais je m'en bat l'escalope avec un four micro-onde...je vous demanderais aussi de vous lever de ma jambe et de s'il vous plais aller pleurer plus loin parce que mademoiselle je me soucie de votre vie et de votre bonheur comme de l'orgasme des libellules.

Il tira brusquement sa jambe engourdie de sous le postérieur d'Aedis et remua les orteils pour la réveiller. Il la regardait avec un air de défit, un sourcil légèrement haussé avec son air de dandy habituel.

- Bien si vous n'avez plus rien à me dire temps mieux, je vous demanderais de vous en aller...Oh au fait juste une petite précision. Mêlez-vous de vos affaires...Je comprend que vous m'interdisiez l'accès à votre petit Zoo mais sachez que j'ai bien d'autres moyens de tirer mon frère de là et que nos affaires familiales ne vous concernent pas...Aussi je pense bien que l'amour que je porte à Joshua vous paraisse insipide ou malsain mais je trouve tout de même étrange qu'une enseignante qui n'est pas sensé ressentir des choses pour ses élèves intervienne à se point dans ses affaires familiales...Ah et puis sachez aussi que je me torche avec votre perception de l'amour comme avec du papier de soie...Sur ce je vous dis au revoir. Plaise à Dieu de vous ôter la vie bientôt.

Le tout avec le sourire, il fit un petit signe de la main à la jeune femme avant de reprendre tranquillement son livre.

Il haussa un sourcil perplexe qui sublimait son visage plein d'assurance malgré la main posée sur son cou. Il ne releva pas le fait que son interlocutrice était largement plus âgée que lui. Il hésita à dire " félicitations votre crème anti-ride fait des miracles, dommage que votre dentifrice ne soit pas si efficace" mais ce n'était vraiment pas digne d'un gentleman. Il se contenta donc de dire d'un ton posé, comme s'il s'agissait de la plus pure évidence.

- Suicidez-vous au lieu d'attendre bêtement...vous savez Dieu aide ceux qui s'en donnent les moyens...Si l'on veut être employé quelque part faut se rendre à l'entretien d'embauche au lieu de rester chez soi et de prier bêtement...bien sûr le fait d'y aller ne vous dispense pas de prière...mais cela ne change rien...si vous voulez mourir faut vous en donner les moyens...

Il lui sourit gentiment avant de reprendre sur un ton plus grave qui tentait de masquer la profonde inquiétude qu'on lisait dans ses yeux.

- Quand au coma de Joshua...vous savez il perd souvent connaissance...et ce n'est pas la première fois qu'il reste plusieurs jours inconscient...

Il restait pensif. Il savait qu'un stress important était nécessaire à Joshua pour qu'il s'évanouisse, était-ce sa blessure qui lui avait provoqué un tel émoi ? Une soudaine vague de chaleur quasi-jouissive envahit sa poitrine. Son frère, son petit frère l'aimait, il l'aimait tellement qu'il était tombé dans le coma en sachant qu'il était blessé. C'était paradoxal mais de savoir que son Joshua était en mauvaise état à ce point à cause de lui le rendait heureux. Son regard se fit lointain, son visage prit un air béa.

- A...cause de moi ? Il s'est...tellement inquiété que...mon...Joshua...mon petit Joshua il...

Ses yeux s'éclairaient d'une lumière fanatique, comme s'il assistait à une apparition de la sainte vierge en personne, ses pommettes prirent une teinte légèrement rosée. C'était clair et net, il était fou, complètement fou. Un rire nerveux le secoua, rendant son visage empreint de démence idolâtre encore plus effrayant.

Liam laissa une lueur de rage passer sur son visage, il frotta doucement sa gorge avant de répliquer d'un ton acide et franchement agressif même si physiquement il gardait une posture d'un calme plat, il mit ses mains sur ses genoux.

-Vous ne le connaissez pas...vous n'êtes pas dans sa tête...Je sais qu'il s'inquiète pour moi...je sais qu'il m'aime...il m'aime...il ne s'en rend pas compte c'est dans son inconscient quelque part mais je sais qu'il m'aime...l'autre ne vaut même pas la peine que mon adorable Joshua le regarde...

Une sorte de sourire idiot illumina la face de Liam qui se mit à trembler, fanatique, qui convulsait presque. Des larmes de folie coulaient sur ses joues.

-Moi je le connais...mon beau, mon tendre, mon Joshua....si doux, si innocent...personne...personne ne me le prendra...personne n'a le droit de me prendre sa pureté...sa grâce...la finesse de son adorable petit corps tout blanc, sa jolie petite langue rose qui vient lécher le bout de ses doigts lorsqu'il lit un magazine, ses longs cheveux qui cachent sa beauté aux autres, qui la garde, comme un trésor, un secret entre lui et moi...NOTRE secret...notre trésor...

Il chuchota les derniers mot avec un air de petit garçon qui révèle le prénom de son amoureuse à sa grand mère. Sauf que là c'était flippant, relativement. Il repris sur un ton neutre.

-Vous croyez vraiment qu'il garderait les cheveux aussi long s'il voulait s'ouvrir aux autres, s'il voulait que les autres le voit...non...il les garde comme ça pour que je sois le seul à le voir...il m'aime...il m'aime comme je l'aime et ça vous pourrez rien contre...

Il fronça les sourcils.

-De toutes façons il est hors de questions que l'autre touche à sa pureté...j'ai attendu longtemps...tellement longtemps qu'il soit prêt...que je puisse l'avoir pour moi...ne croyez pas que je laisserais qui que ce soit prendre sa douceur...ses baisers, ses caresses sont à moi...et je ferais tout pour qu'elle le reste...il les dispense peut-être à un autre en ce moment mais tout cela est à moi et je le reprendrais....